La montagne d’Anterne n’a pas toujours été occupée par des paysans de Sixt-Fer-à-Cheval. En effet ce sont les Passerands ( habitants de Passy ) qui venaient faire paître leurs troupeaux en passant par le col d’Anterne.
L’éloignement de ces pâtures à surement contribué à la vente de l’alpage et de ses chalets à la commune de Sixt-Fer-à-Cheval en 1911, c’est ainsi que l’alpage d’Anterne devint propriété privée de la commune de Sixt sur la commune de Passy.
Les paysans y montaient en estive avec leurs vaches jusque dans les années 1960, ou les conditions de vie très difficiles les ont peu à peu poussés vers le bas de la montagne… l’exode rurale et la désafection de ces métiers difficiles à eu raison de l’alpage d’Anterne, et les chalets des bergers tombèrent peu à peu.
Seuls les chalets recouverts en tôles resistèrent à l’abandon de l’homme.
L’avènement du tourisme dans nos vallées alpine, redonne vie à ces lieux petit à petit.
En 1981, la commune de Sixt décide de construire un refuge et c’est en 1982 qu’il ouvre ses portes aux premiers randonneurs, gardé par Olivier Mogenier et sa famille jusqu’en 2003, puis par Bruno Pezet jusqu’en 2023. En 2024, de nouveaux gardiens reprennent le gardiennage (Guillaume et Arlette) du refuge.
La Fruitère ( bâtiment ou étaient fabriqués le beurre et les fromages ).
En 1991 les travaux de rénovation de la fruitère sont lancés afin d’en faire une annexe du refuge.
Sauvée d’une ruine certaine, une poignée de passionnés et de bénévoles de l’ARM (association des refuges de montagne) entament des travaux colossaux, il faut tout refaire du sol au plafond.
Il faudra 8 ans à ces passionnés pour terminer les travaux.
Aujourd’hui, la fruitière est le principal dortoir du refuge.
Le refuge porte le nom d’Alfred Wills, savez-vous pourquoi ?
Il faut remonter à la fin des années 1800 pour découvrir l’histoire de ce magistrat anglais fou de montagne.
Au milieu du XIXème siècle, la vallée accueille les premiers visiteurs venus contempler les splendeurs de la vallée de Sixt-Fer-à-Cheval. En 1854, Sir Alfred Wills, juge et alpiniste anglais, découvre la vallée et en tombe amoureux.
Il fait alors construire le Nid d’Aigle au Cirque des Fonts. Chaque année, il reçoit dans ce chalet un petit groupe de visiteurs britanniques.
Il est depuis considéré comme le précurseur du tourisme de montagne à Sixt-Fer-à-Cheval. Progressivement, les habitants de la vallée commencent à tirer parti de cet engouement pour la pratique de la montagne. Se proposant d’abord comme guides « indépendants », ils fonderont la Compagnie des Guides de Sixt-Fer-à-Cheval en 1865.
Les enfants d’Alfred Wills font ensuite bâtir une dépendance au collet d’Anterne à l’entrée du plateau d’Anterne, disparue aujourd’hui, il ne reste que les ruines des fondations.